Aliénation et accélération - Vers une théorie critique de la modernité tardive

Par
Rosa Hartmut
Maison d'Édition:
La Découverte

COMITE DE LECTURE COMPRENDRE NOTRE EPOQUE :

Harmut ROSA montre que l’accélération incessante actuelle est très liée à la fin des grands récits pour une grande partie de nos contemporains (utopies, paradis, mythe du progrès, etc.). Ces récits nous promettaient des lendemains qui chantent, une vie meilleure de la société, l’éternité, etc. et nous pouvions patienter, accepter notre sort lorsqu’il était difficile, l’espoir étant permis. Aujourd’hui, beaucoup veulent profiter, voir, voyager, découvrir, faire le plus d’expériences possibles dans cette vie. Ce désir entraîne une accélération et, par voie de conséquence, des frustrations.

Ce tourbillon devient aliénant, nous emportant toujours plus vite, sans pouvoir goûter les joies simples, les petits bonheurs.

Comme si, au lieu d’acquérir une certaine sagesse, nous nous éloignions toujours plus rapidement de l’essentiel.

Résumé :

La vie moderne est une constante accélération. Jamais auparavant les moyens permettant de gagner du temps n’avaient atteint pareil niveau de développement, grâce aux technologies de production et de communication ; pourtant, jamais l’impression de manquer de temps n’a été si répandue. Dans toutes les sociétés occidentales, les individus souffrent toujours plus du manque de temps et ont le sentiment de devoir courir toujours plus vite, non pas pour atteindre un objectif mais simplement pour rester sur place.
Ce livre examine les causes et les effets des processus d’accélération propres à la modernité, tout en élaborant une théorie critique de la temporalité dans la modernité tardive. Dans le sillage de son ouvrage Accélération (La Découverte, 2010), dont il reprend ici le cœur du propos de manière synthétique, Hartmut Rosa apporte de nouveaux éléments en rediscutant la question de l’aliénation à la lumière de la vie accélérée.
Ainsi, il soutient et développe avec force l’idée que l’accélération engendre des formes d’aliénation sévères relatives au temps et à l’espace, aux choses et aux actions, à soi et aux autres. Sous la pression d’un rythme sans cesse accru, les individus font désormais face au monde sans pouvoir l’habiter et sans parvenir à se l’approprier.